19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 20:39

 

 DSCN1849pivoine-jasmin.jpg

 www.akiko-usami.com

 

 

Une tige de Jasmin

Un pétale de lilas

Des bouquets de roses

Pour toi je cueillerais les fleurs

Du monde entier

Pour en faire un immense bouquet

Que je t’offrirais

Avec un sourire

Avec un baiser

Je te l’offrirais parce que je t’aime

Maman

 

Enora 

 

 

 

 

 

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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 20:36

 coeur-de-margot-.jpg

 

 

 

Que serais-je sans toi ?

 

 

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre

Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant

Que cette heure arrêtée au cadran de la montre

Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

 

J'ai tout appris de toi pour ce qui me concerne

Qu'il fait jour à midi, qu'un ciel peut être bleu

Que le bonheur n'est pas un quinquet de taverne

Tu m'as pris par la main dans cet enfer moderne

Où l'homme ne sait plus ce que c'est d'être deux

Tu m'as pris par la main comme un amant heureux

 

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre

Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant

Que cette heure arrêtée au cadran de la montre

Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

 

Qui parle de bonheur a souvent les yeux tristes

N'est ce pas un sanglot que la déconvenue

Une corde brisée aux doigts du guitariste

Et pourtant je vous dis dès que le bonheur existe

Ailleurs que dans les rêves, ailleurs que dans les nues,

Terre, terre, voici ses rades inconnues.

 

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre

Que serais-je sans toi qu'un coeur au bois dormant

Que cette heure arrêtée au cadran de la montre

Que serais-je sans toi que ce balbutiement.

 

 

Louis Aragon - receuil "Le Roman inachevé"

 

 

 

 

 

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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 20:28

 

 jeu-d-ombres2-ISABEL.jpg

      Photo jeu d'ombres2 auteur ISABEL

 

 

Ombres

 

 

Quand mes pensées s'arrêtent

Et figent les instants

 

Quand en moi se répètent

D'autres lieux d'autres temps

 

Quand un mot d'une phrase

S'estompe le décor

 

Et quand un ange passe

D'ennui ou de remords...

 

Je cours après mon ombre

Et nul ne sait

 

 

Quand la folle nature

Me fait de grands cadeaux

 

Quand d'une fleur d'un murmure

Me vient comme un écho

 

Quand soudain souvenances

Vont s'accrochant aux heures

 

Et quand réminiscences

M'emplissent de langueur

 

Je cours après mon ombre

Et nul ne sait

 

 

Quand mes pensées s'arrêtent

Et figent mes pensées

 

Quand en moi se projettent

Appréhensions rentrées

 

Quand le temps et ses traces

Me gavent de frayeurs

 

Et quand je les ressasse

Ricanant de mes peurs...

 

Je cours après mon ombre

Et nul ne sait

 

 

Quand les jours en dérive

Se taisent infiniment

 

Quand l'image s'esquive

Et se couvre d'un blanc

 

Quand les anges s'éloignent

Et n'en ai chaud ni froid

 

Et quand regrets me gagnent

D'en être sans émoi...

 

Je cours après mon ombre

Et nul ne sait

 

1981    

Esther Granek - Recueil "Je cours après mon ombre"

 

 

 

 

 

 

 
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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 20:21

 

 NTC-804tableau-Nicoletta.jpg

      Nicolatta Tomas Caravia

 

La mort des amants

 

Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères

Des divans profonds comme des tombeaux

Et d'étranges fleurs sur des étagères,

Écloses pour nous sous des cieux plus beaux.

 

Usant à l'envie leurs chaleurs dernières,

Nos deux coeurs seront deux vastes flambeaux,

Qui réfléchiront leurs doubles lumières

Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux

 

Un soir fait de rose et de bleu mystique.

Nous échangerons un éclair unique

Comme un long sanglot, tout chargé d'adieux ;

 

Et plus tard un Ange, entr'ouvrant les portes,

Viendra ranimer, fidéle et joyeux,

Les miroirs ternis et les flammes mortes.

 

 

Charles Baudelaire

Les Fleurs du Mal

 

 

 

 

 

 

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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 19:48

 

  coupleenlacés

 

 

J'ai tant rêvé de toi

 

 

J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.

Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant ?

Et de baiser sur cette bouche la naissance, de la voix qui m'est chère ?

 

J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués

En étreignant ton ombre

A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas

Au contour de ton corps peut-être.

Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante

Et me gouverne depuis des jours et des années,

Je deviendrais une ombre sans doute

 

O balances sentimentales

 

J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps

Sans doute que je m'éveille. Je dors debout, le corps exposé

A toutes les apparences de la vie.

Et de l'amour et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi

Je pourrais moins toucher ton front

Et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu.

 

J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,

Couché avec ton fantôme

Qu'il ne me reste plus peut-être

Et pourtant, qu'à être fantôme

Parmi les fantômes et plus ombre

Cent fois que l'ombre qui se promène

Et se promènera allégrement

Sur le cadran solaire de ta vie.

 

 

 

Robert Desnos " Corps et bien"

 

 

 

 

 

 

 

 

 
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25 novembre 2013 1 25 /11 /novembre /2013 14:12
Poèmes à Lou - Apollinaire

Mon très cher petit Lou je t'aime

 

Mon très cher petit Lou je t'aime

Ma chère petite étoile palpitante je t'aime

Corps délicieusement élastique je t'aime

Vulve qui serre comme un casse-noisette je t'aime

Sein gauche si rose et si insolent je t'aime

Sein droit si tendrement rosé je t'aime

Mamelon droit couleur de champagne non champagnisé je t'aime

Mamelon gauche semblable à une bosse du front d'un petit veau qui vient de naître je t'aime

Nymphes hypertrophiées par tes attouchements fréguents je vous aime

Fesses exquisèment agiles qui se rejettent bien en arrières je vous aime

Nombril semblable à une lune creuse et sombre je t'aime

Toison claire comme une forêt en hiver je t'aime

Aisselles duvetées comme un cygne naissant je vous aime

Chute des épaules adorablement pure je t'aime

Cuisse au galbe aussi esthétique qu'une colonne de temple antique je t'aime

Oreilles ourlées comme de petits bijoux mexicains je vous aime

Chevelure trempée dedans le sang des amours je t'aime

Pieds savants pieds qui se raidissent je vous aime

Reins chevaucheurs reins puissants je vous aime

Taille qui n'a jamais connu le corset taille souple je t'aime

Dos merveilleusement fait et qui s'est courbé pour moi je t'aime

Bouche ô mes délices ô mon nectar je t'aime

Regard unique regard-étoile je t'aime

Mains dont j'adore les mouvements je vous aime

Nez singulièrement aristocratique je t'aime

Démarche onduleuse et dansante je t'aime

Ô petit Lou je t'aime je t'aime je t'aime

 

Guillaume Apollinaire 

 

 

*******************************

 

 

Je pense à toi (Extrait Poème de Lou)

 

Je pense à toi mon Lou ton coeur est ma caserne

Mes sens sont tes cheveux ton souvenir est ma luzerne

 

Le ciel est plein ce soir de sabres d'éperons

Les canonniers s'en vont dans l'ombre lourds et prompts

 

Mais près de toi je vois sans cesse ton image

Ta bouche est la blessure ardente du courage

 

Nos fanfares éclatent dans la nuit comme ta voix

Quand je suis à cheval tu trottes près de moi

 

Nos 75 sont gracieux comme ton corps

Et tes cheveux sont fauves comme le feu d'un obus qui éclate au nord

 

Je t'aime tes mains et mes souvenirs

Font sonner à toute heure une heureuse fanfare

Des soleils tour à tour se prennent à hennir

Nous sommes les bats-flanc sur qui ruent les étoiles

 

Guillaume Apollinaire

 

***********************************

 

Si je mourais là-bas....

 

Si je mourais là-bas sur le front de l'armée

Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée

Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt

Un obus éclatant sur le front de l'armée

Un bel obus semblable aux mimosas en fleur

 

Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace

Couvrirait de mon sang le monde tout entier

La mer les monts les vals et l'étoile qui passe

Les soleils merveilleux mûrissant dans l'espace

comme font les fruits d'or autour de Baratier

 

Souvenir oublié vivant dans toutes choses

Je rougirais le bout de tes jolis seins roses

Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants

Tu ne vieillirais point toutes ces belles choses

Rajeuniraient toujours pour leurs destins galants

 

Le fatal giclement de mon sang sur le monde

Donnerait au soleil plus de vive clarté

Aux fleurs plus de couleur plus de vitesse à l'onde

Un amour inouï descendrait sur le monde

L'amant serait plus fort dans ton corps écarté

 

Lou si je meurs là-bas souvenir qu'on oublie

-Souviens-t'en quelquefois aux instants de folie

De jeunesse et d'amour et d'éclatante ardeur -

Mon sang c'est la fontaine ardente du bonheur

Et sois la plus heureuse étant la plus jolie

 

Ô mon unique amour et ma grande folie

 

Guillaume Apollinaire

 

*********************************

 

Mes heures perdues

 

Quatre jours mon amour pas de lettre de toi

Le jour n'existe plus le soleil s'est noyé

La caserne est changée en maison de l'effroi

Et je suis triste ainsi qu'un cheval convoyé

 

Que t'est-il arrivé souffres-tu ma chérie

Pleures-tu ? Tu avais bien promis de m'écrire

Lance ta lettre obus de ton artillerie

Qui doit me redonner la vie et le sourire

 

Huit fois le vaguemestre a répondu

"Pas de lettre pour vous" Et j'ai presque pleuré

Et je cherche au quartier ce joli chie perdu

Que nous vîmes ensembles ô mon coeur adoré

 

Sans nouvelles de toi je suis désespéré

Que fais-tu ? Je voudrais une lettre demain

Le jour s'est assombri qu'il devienne doré

Et tristement ma Lou je te baise la main

 

Guillaume Apollinaire

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25 novembre 2013 1 25 /11 /novembre /2013 13:59
Les mains d'Elsa - Louis Aragon

Les mains d'Elsa

 

Donne-moi tes mains pour l'inquiétude

Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé

Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude

Donne-moi tes mains que je sois sauvé

 

Lorsque je les prends à mon pauvre piège

De paume et de peur de hâte et d'envoi

Lorsque je les prends comme une eau de neige

Qui fond de partout dans mes mains à moi

 

Sauras-tu jamais ce qui me traverse 

Ce qui me bouleverse et qui m'envahit

Sauras-tu jamais ce qui me transperce

Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli

 

Ce que dit ainsi le profond langage

Ce parler muet de sens animaux

Sans bouche et sans yeux miroir sans image

Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots

 

Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent

D'une proie entre eux un instant tenue

Sauras-tu jamais ce que leur silence

Un éclair aura connu d'inconnu

 

Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme

S'y taise le monde au moins un moment

Donne-moi tes mains que mon âme y donne

Que mon âme y dorme éternellement

 

Louis Aragon

Le fou d'Elsa 

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31 août 2013 6 31 /08 /août /2013 14:48
Tableau de Monaroussette 2009

Tableau de Monaroussette 2009

 

Par un baiser

 

Jour la maison et nuit la rue

Les musiciens de la rue

Jouent tous à perte de silence

Sous le ciel noir nous voyons clair

 

La lampe est pleine de nos yeux

Nous habitons notre vallée

Nos murs nos fleurs notre soleil

Nos couleurs et notre lumière

 

La capitale du soleil

Est à l'image de nous-mêmes

Et dans l'asile de nos murs

Notre porte est celle des hommes

 

 

Paul Eluard

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17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 11:53

 

 

 

 

 Photo-Love-0004--Copier-.jpg

 

 

L'éclosion de sa fleur

 

Sur des bouquets des senteurs alentours

sauvage est la fleur de mes jours

comme la pointe de l'aurore en éclat

loin du tumulte et de la faune singulière

loin de ce monde jugulaire

noyer dans le baume des lumières de la belle

il passe les sous de l'amour sur ma peau

je caresse la pointe de ses seins

me voilà O grand dieu !

noyer dans le labyrinthe des extases

de sa bouche de miel

en ma langue de feu

nous noyons nos corps de rêve céleste

je cueille la fleur au centre de son univers

me voilà un être au-delà des cieux

de ses mains de velours qui passent

sur mes jambes

il est des soupirs aussi forts

entre ses jambes me voilà en elle

deux êtres partant dans le néant des jouissances

Ah que la mort est belle ! le temps

de déposer au coeur de sa fleur sublime

le nectar de ma folle passion !

 

 

ZHAMOUCHE

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Published by Hamouche Zerrouki - dans Au coeur de la poésie
9 août 2012 4 09 /08 /août /2012 15:48

 

nusch.jpg

Nusch Eluard

 

 

 

 

Leurs yeux toujours purs

 

 

Jours de lenteur, jours de pluie,

Jours de miroirs brisés et d'aiguilles perdues,

Jours de paupières closes à l'horizon des mers,

D'heures toutes semblables, jours de captivité,

 

Mon esprit qui brillait encore sur les feuilles

Et les fleurs, mon esprit est nu comme l'amour,

L'aurore qu'il oublie lui fait baisser la tête

Et contempler son corps obéissant et vain.

 

Pourtant, j'ai vu les plus beaux yeux du monde,

Dieux d'argent qui tenaient des saphirs dans leurs mains,

De véritables dieux, des oiseaux dans la terre

Et dans l'eau, je les ai vus.

 

Leurs ailes sont les miennes, rien n'existe

Que leur vol qui secoue ma misère,

Leur vol d'étoile et de lumière

Leur vol de terre, leur vol de pierre

Sur les flots de leurs ailes,

 

Ma pensée soutenue par la vie et la mort.

 

 

Paul Eluard - extrait de Capitale de la douleur

 

 


 

 

 

 

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