7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 13:07

Grains de sable à l'infini

 

 

 

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SAINT-EXUPERY, extrait Citadelle

 

"Et mon désert, si seulement je t'en montre les régles du jeu, se fait pour toi d'un tel pouvoir et d'une telle prise que je puis te choisir, banal, égoïste, morne et septique dans les faubourgs de ma ville ou le croupissement de mon oasis, et l'imposer une seule traversée de désert, pour faire éclater en toi l'homme, comme une graine hors de sa cosse, et t'épanouir d'esprit et de coeur. Et tu me reviendras ayant muré et magnifique, et bâti pour vivre des forts. Et si je me suis borné à te faire participer de son langage -car l'essentiel n'est point des choses mais du sens des choses- le désert t'aura fait germer et croître comme un soleil."

 

 

 

 

 

 

EDMOND JABES

 

"L'expérience du désert a été pour moi dominante. Entre ciel et terre, entre le Tout et le Rien, la question est brûlante.

Elle brûle et ne se consumme pas.

Elle brûle pour elle-même, dans le vide.

Le désert, c'est aussi l'écoute.

L'extrême écoute."

 

 

 

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THEODORE MONOD

 

"Dans le désert on vit on rythme du cosmos. On ne triche pas, on obéit. Le puits est ici et non pas là, et le suivant à 650 km plus loin pas un de moins. C'est à prendre ou à laisser, mon jeune ami. Si cela ne vous plaît, n'y allez pas, restez chez vous à regarder la télé. Mais si vous entrez au désert, jouez le jeu. C'est la patience, l'humilité, la soumission au réel. Bénéfiques exercices pour un orgueilleux primate trop tenté de se prendre pour le roi de la création."

 

 

 

JACQUES ROUSSE extrait La Mission poètique des contemplatifs

 

"Un certain désert est aussi nécessaire que l'eau est vitales au poisson. Car pour ceux dont la vie est d'aller à la rencontre du Tout Autre, le désert est le bien de "l'accomplissement des promesses divines". Le désert exprime une exigence de solitude et de silence où passe le témoignage rendu à l'absolu de l'unique nécessaire.

 

Il y a là une gratuité qui rejoint celle du vase au col brisé dont le parfum se répand sur les pieds de Jésus. Le désert est gratuit, il n'est pas absurde. Seul l'amouur peut le comprendre. Lui seul peut t'admirer pleinement parce que lui seul opère l'échange merveilleux en quoi le dénuement du désert, loin d'être néantissant, devient ouverture, l'anéantissement accueil, la pauvreté transparence aux symboles primordiaux : l'eau, le feu, la terre, le ciel, la lumière et cette gentiane perdue dans un creux de montagne.

 

Alors, à l'ombre du silence et dans l'"accoissement"du coeur, surgit, dense et drue et lumineuse, la Parole qui dit l'émerveillement de l'homme prolongeant celui de Dieu devant sa création.

 

 

 

 

 

Photos prises au Maroc voyage 2007

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Published by Lotus - dans Au coeur de la poésie
29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 13:21

 

 

 

 

 

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Identité

 

Ce poème, écrit en 1964, est devenu comme un refrain enflammant les coeurs et déchainant les sentiments de fierté et d'enthousiasme des Palestiniens.

 

 

 

Inscris !

Je suis Arabe

Le numéro de ma carte : cinquante mille

Nombres d'enfants : huit

Et le neuvième... arrivera après l'été

Et te voilà furieux !

 

 

Inscris !

Je suis Arabe

Je travaille à la carrière avec mes compagnons de peine

Et j'ai huit bambins

Leur galette de pain

Les vêtements, leur cahier d'écolier

Je les tire des rochers...

Oh ! Je n'irai pas quémander l'aumône à ta porte

Je ne me fais pas tout petit au porche de ton palais

Et te voilà furieux !

 

 

Inscris !

Je suis Arabe

Sans nom de famille - je suis mon prénom

"Patient infiniment" dans un pays où tous

Vivent sur les braises de la colère

Mes racines...

Avant la naissance du temps, elles prirent pied

Avant l'effusion de la durée

Avant le cyprès et l'olivier

... avant l'éclosion de l'herbe

Mon père... est d'une famille de laboureurs

N'a rien avec messieurs les notables

Mon grand-père était paysan - être

Sans valeur - ni ascendance

Ma maison, une hutte de gardien

En troncs et en roseaux

Voilà qui je suis - cela te plaît-il ?

Sans nom de famille, je ne suis que mon prénom.

 

 

Inscris !

Je suis Arabe

Mes cheveux... couleur de charbon

Mes yeux... couleur de café

Signes particuliers

Sur la tête un kefiyyé avec son cordon bien serré

Et ma paume est dure comme de la pierre

... elle écorche celui qui la serre

La nourriture que je préfère c'est

L'huile d'olive et le thym

 

 

Mon adresse :

Je suis d'un village isolé...

Où les rues n'ont plus de noms

Et tous les hommes... à la carrière comme au champs

Aiment bien le communisme

 

 

Inscris !

Je suis Arabe

Et te voilà furieux !

 

 

Inscris !

Que je suis Arabe

Que tu as rafflé les vignes de mes pères

Et la terre que je cultivais

Moi et mes enfants ensembles

Tu nous as tout pris hormis

Pour la survie de mes petits-fils

Les rochers que voici

Mais votre gouvernement va les saisirs aussi

... à ce que l'on dit.

 

 

DONC

 

 

Inscris !

En tête du premier feuillet

Que je n'ai pas de haine pour les hommes

Que je n'assaille personne mais que

Si j'ai faim

Je mange la chair de mon Usurpateur

Gare ! Gare ! Gare !

A ma fureur !

 

 

 

 

 

Poème d'après le livre Poèmes Palestiniens

de Mahmoud Darwich

 

 

  Source : mahmoud-darwich.chezalice.fr

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Published by François Xavier / Lotus - dans Au coeur de la poésie
26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 17:08

 

 

 

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Le Chat (2)

 

-I-

Dans ma cervelle se promène

Ainsi qu'en son appartement,

Un beau chat, fort, doux et charmant

Quand il miaule, on l'entend à peine,

 

Tant son timbre est tendre et discret

Mais que sa voix s'apaise ou gronde

Elle est toujours riche et profonde

C'est là son charme et son secret

 

Cette voix, qui perle et qui filtre

Dans mon fonds le plus ténébreux

Me remplit comme un vers nombreux

Et me réjouit comme un philtre

 

Elle endort les plus cruels maux

Et contient toutes les extases

Pour dire les plus longues phrases

Elle n'a pas de besoin de mots

 

Non, il n'est pas d'archet qui morde

Sur mon coeur, parfait instrument

Et fasse plus royalement

Chanter sa plus vibrante corde

 

Que ta voix, chat mystérieux

Chat séraphique, chat étrange

En qui tout es comme en un ange

Aussi subtil qu'harmonieux !

 

 

 

-II-

 

De sa fourrure blonde et brune

Sort un parfum si doux, qu'un soir

J'en fus embaumé, pour l'avoir

Caressée une fois, rien qu'une

 

C'est l'esprit familier du lieu

Il juge, il préside, il inspire

Toutes les choses dans son empire

Peut-être est-il fée, est-il Dieu ?

 

Je vois avec étonnement

Le feu de ses prunelles pâles

Clairs fanaux, vivantes opales

Qui me contemplent fixement.

 

 

Charles Baudelaires

Les Fleurs du Mal

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26 novembre 2010 5 26 /11 /novembre /2010 14:33

 

 

 

 

 

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Le Chat (1)

 

 

 

 

 

Viens, mon chat, sur mon coeur amoureux

Retiens les griffes de ta patte

Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux

Mêlés de métal et d'agate.

 

Lorsque mes doigts, caressent  à loisir

Ta tête et ton dos élastique

Et que ma main s'enivre du plaisir

De palper ton corps électrique

 

Je vois ma femme en esprit. Son regard

Comme le tien, aimable bête

Profond et froid, coupe et fend comme un dard.

 

Et les pieds jusqu'à la tête,

Un air subtil, un dangereux parfum

Nagent autour de mon corps brun.

 

 

 

 

 

§§§§§§§§§§§§§§§ 

 

 

 

 

 

 

Les Chats

 

 

Les amoureux fervents et les savants austères

Aiment également dans leur mûre raison

Les chats puissants et doux, orgueil de la maison

Qui comme eux sont frileux, et comme eux sédentaires.

 

Amis de la sciences et de la volupté

Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres

L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres

S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.

 

Ils prennent en songeant les nobles attitudes

Des grands sphinx allongés au fond des solitudes

Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin

 

Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques

Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin

Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

 

 

 

 

Charles Baudelaires

Les Fleurs du Mal

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 21:04

 

 

 

 

 

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A Mademoiselle C

 

 

 

 

 

Vos yeux si beaux, chère belle,

Que leur regard est torturant ;

Votre nom je l'aime et l'épelle

Votre nom de flot murmurant.

 

 

 

 

 

Je suis brune et vous êtes blonde,

Ce contraste est délicieux

Un peu des profondeurs de l'onde

Se mêle à l'azuré des cieux.

 

 

 

 

 

 

Car je suis la nuit, vous le jour,

Un jour rose et bleu qui scintille ;

Moi le lac ; vous l'astre qui brille

Vous, le rêve et moi... moi l'amour

 

 

 

 

 

 

Mya Ziadé

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 20:43

 

 

 

 

 

 

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Chopin a murmuré son coeur

Dans ses valses lentes et tristes,

Et sur les gammes pessimistes

Il a déversé sa douleur.

 

 

Aux accents doux et nostalgiques

De sa marche, ami du cercueil,

J'ai vu frissonner un linceul

Sous les bouquets mélancoliques.

 

 

 

C'est un rêve, un pâle rêve

Non exempt de suavité,

Où, dans ton sépulcre habité

J'ai vu ta forme qui se lève...

 

 

 

Ô saison de l'Inoubliable,

Des genoux frôlant les tombeaux.

Des doigts tâtonnant l'Impalpable

Et des esprits tout en lambeaux... !

 

 

 

... Saison de plainte monotone

Et de rire a jamais fini...

De sanglot profond qui chantonne

Sur les bribes de l'infini...

 

 

 

Ton âme en parcelle frissonne

Sur les souvenirs alarmés...

Tu n'es en somme Automne ! Automne !

Que la saison des Yeux Fermés...

 

 

 

 

 

 

May Ziadé

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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 17:55

 


NEY Ba�ka Bir Huzurdur...
Ecouter la musique en mettant la vidéo tout en lisant
le poème

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  Balance-toi !

 

Balance-toi, petite plante,

Ta feuille est tendre et verdoyante

L'air est suave de fraîcheur :

Balance-toi ! L'heure est passée

Où par le soleil oppressée

Tu pâlissais sous sa chaleur

 

 

 

Balance-toi ! Le crépuscule

Déjà sur les balcons ondulés

Ses fantômes mystérieux ;

Et sur la nature assoupie

Coule cette paix alanguie

Qui ne peut venir que des Dieux.

 

 

Oh ! Les douceurs de l'heure brune !

De deviner au ciel la la lune

Quand l'azur est encore serein !

Oh ! La bise qui vous caresse !

Oh ! La chère ombre qui vous presse

Contre son chaste et moelleux sein !

 

 

Oh ! Les milles voix soupirent

Lorsque les longs stratus expirent

Quand le jour finit de mourir !

Oh ! L'or des paupières lointaines

Des étoiles qui dans les plaines

D'azur commencent à s'ouvrir !

 

 

Oh ! Les rêves du crépuscule

Quand l'ombre de la nuit circule,

Que les oiseaux ne chantent plus !

Ô tendresse ! Quand la pensée

En rythmes divins cadencée

Murmure de ces mots voulus...

 

 

Quand le toit des maisons s'efface,

Que l'oeil, inquiet, perd la trace

Du Moukattam dans le lointain,

Quand à l'entour tout, calmé, rêve,

Du coeur un cantique s'élève

Au Dieu du soir et du matin ;

 

 

Salut, honneur, amour, louange,

A Toi, qui fis et l'homme et l'ange,

A Toi, qui suspendis le ciel ;

Qui dans le temps et dans l'espace

Au jour, la nuit, marqua leur place

Salut à Toi, Père Éternel !

 

 

Plante, balance-toi, palpite,

Balance-toi, danse, petite !

L'air est suave de fraîcheur :

Balance-toi ! L'heure est passée

Où par le soleil oppressée

Tu pâlissais sous sa chaleur....

 

 

 

 

May Ziadé

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