3 décembre 2010 5 03 /12 /décembre /2010 12:39

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Vincent de Paul 1581<1660

 

Le Chapelain des miséreux

 

 

 

V   Vincent de Paul demeure, avec Jeanne d'Arc, Thérèse de Lisieux et Bernadette de Lourdes, l'une des figures les plus populaires de la sainteté française. C'est avec sa vieille soutane, ses gros souliers, son parapluies et son bon sourire, il incarne la charité inventive, aïeul de l'abbé Pierre et précurseur des Restos du coeur. Né dans les Landes en 1581, il veut devenir prêtre parce que le sacerdoce offre un statut confortable dans le société d'Ancien Régime. Il semble être parvenu à ses fins quand il est nommé aumônier de la reine Margot, puis percepteur des enfants Gondi, une famille d'aristocrates. Mais en prêchant dans la région d'Amiens, sur les terres de ses commensaux, il voit misère du monde rural.

 

L'influence de Bérulle et de François de Sales, artisans de la réforme du clergé dans la ligne du concile de Trente, l'aide à reconnaître dans le pauvre le visage du Christ. Il se met à proclamer : "Les biens de l' Église est la patrie des pauvres. Les riches n'y sont admis que par charité." Qui aujourd'hui oserait parler ainsi?

 

Dans la société d'Ancien Régime, de nombreux organismes, confréries, associations et ligues s'occupent des pauvres. Mais Vincent mesure que la dureté des temps réclame un sursaut de charité. La France est ruinée par la guerre civile. Surtout, il veut changer les structures mêmes de la société en donnant un statut aux pauvres. Enfin, il veut susciter la participation de chacun, les riches par leur devoir d'assistance, les pauvres par la prise en main de leur condition. Aux uns, il montre l'intérêt de ne pas laisser proliférer une misère qui met en péril l'équilibre social ; aux autres, il fournit la formation et le matériel pour qu'ils se tirent d'affaire et contribuent à refaire du royaume un jardin fécond.

 

 

Les filles de la charité aux avant-postes

 

Vincent va toujours plus loin. Les dames d'oeuvres sont prêtes à aider les bons pauvres, mais personne n'aime les pauvres dangereux. Il fait construire un hôpital pour les galériens - des criminels de droit commun. Il crée des hospices pour les fous. Il fonde l'oeuvre des enfants trouvés, s'occupe de la racaille et de la jeunesse délinquante. Il devient le chapelain de la France criminelle. Il a compris que les femmes ont un rôle éminent à jouer dans ce bras de fer contre la misère. Avec Louise de Marillac, il lance les Filles de la charité, les fameuses soeurs à cornettes. Pour la première fois, les religieuses quittent le cloître pour soigner les malades chez eux et enseigner les rudiments de l'hygiène dans les galetas. Tout le monde cède devant la douce opiniâtreté de Vincent. La reine tire les draps de Louis XIII pour renouveler la literie pouilleuse des maraîchers de Belleville. La guerre de Trente-Ans ravage le nord de la France ; il envoie les soeurs sur les champs de bataille, comme infirmières de la Croix-Rouge : "Les hommes vont à la guerre pour tuer les hommes, vous allez à la guerre réparer le mal qu'ils font". Il organise le ravitaillement des villes assiégées et des provinces dévastées. Il dépêche ses indomptables religieuses à Varsovie et Tunis pour soigner les pestiférés.

 

 

 

"Votre principale affaire est d'avoir grand soin des pauvres, qui sont des seigneurs. Oh oui, mes soeurs, les pauvres sont nos maîtres. [...] Si à l'heure de votre prièr, le matin, vous devez aller porter une médecine, allez-y le coeur joyeux : ce n'est point quitter Dieu que quitter Dieu pour Dieu. [...] Vous avez raison de n'être pas scrupuleuses de perdre la messe pour assister les pauvres". Discours aux Filles de la charité.

 

 

 

Anne d'Autriche réclame Vincent de Paul au conseil de la Régence. Voici le vieux saint voûté parmi les renards de la politique. Pour obtenir ses grâces, les flatteurs l'appellent "Monseigneur". Vincent les rabroue :"Je ne suis qu'un porcher". A la veille de sa mort, la reine lui rend visite et le console : "Hélas, répond-il, je n'ai pas fait ce que j'aurais dû faire." "Mais que pouviez-vous faire que vous n'avez réalisé ?", demande-t-elle."Davantage".

 

 

 

 

Article écrit par Philippe Verdin

Les grands figures du christianisme - Hors série N°14 Le Monde des Religions

 

 

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Published by Philippe Verdin - dans Au fil de l'actualité...

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