13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 16:59

 

 

 

 

Fractal art Shamans Journey 71

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LACRYMOSA

 

 

 

 

J'ai caressé ma lyre avec mes mains lassées

Et j'ai gravi la côte où j'ai souvent marché,

Et j'ai baisé les fleurs des branches enlacées,

Et j'ai suivi mon rêve, allant au but cherché

 

Le coeur battant à coups précipité, dans l'ombre ;

Un seul désir dans l'âme, une larme à mon cil

Voyant le ciel trop noir et la cité trop sombre.

Je t'ai suivi, mon rêve angoissant et subtil !

 

... Suivre son rêve, aller quand le sort vous appelle,

Au crépuscule tendre errer seul et pensif,

Et regarder le ciel quand le chagrin rebelle

A mentir le Coeur pur sanglot, passif...

 

.... Le ciel est noir, mais quelque chose,

Un point à reflets chatouillant,

Un semblant de prunelle rose,

Un astre aux feux doux, ondoyants...

Ainsi que l'étoile, naguère,

Bethléhem aux Mages montrant,

L'astre qui me guide m'attend

A la porte du cimetière.

 

Enfant depuis longtemps parti,

O frère devenu bel ange

Pardonne ma voix, mon petit,

Ma triste voix qui te dérange !

Que ta forme, sans s'attarder,

Reprenne la robe éphémère

De son enfance et de sa terre

Et vienne un peu me regarder !

 

Te souvient-il de notre enfance ?

Toi vieux de quelques mois, Mimi ;

Moi, fière de mon importance

J'avais bien deux ans et demi ;

Nous dormions souvent côte à côte

Amusés de nos entretiens

Composés de rire et de riens

A voir un mouche qui saute,

Parfois nous nous battions bien fort

Et tu mordais ma main osée

Qui touchait ta ceinture d'or

Sur ton cher berceau déposée ;

Et moi, je mordais à mon tour

Ton doigt, ta main, ton bras, ta joue

Et tu te sentais bien, avoue !

Essoufflé de ma rude cour.

 

Alors conciliant comme un homme

Ton bras s'étendait, appellant ;

Et tu saisissais mon corps comme

Une mère apaise un enfant ;

Tu suçais ma lèvre sévère

Et moi sur le bout de ton nez,

Je posais mes doigts consternés

D'avoir blessé mon frère.

 

Puis vint un beau jour de printemps

Mais son rayon semblait livide

Et depuis déjà bien longtemps

Je pleurais sur le berceau vide

Quand, craintive, j'ai vu s'ouvrir

Un étrange écrin blanc et rose

Où l'on a couché quelque chose...

Et les échos semblaient gémir,

 

Depuis ont passées des années ;

J'ai grandi, souffert, embelli.

Et de mes amours raffinés

Le plus cher dort enseveli !

Souvent le doux appel de frère

A brûlé ma lèvre et mon coeur....

Ah ! trop cruelle est la douleur

Qui remplit nos jours sur la terre !

 

Ô mon frère, ô mon frère mort

Rien ne frisonne dans ta cendre !

Ne sens-tu rien de doux et fort

Sur tout ce qui fut toi descendre... ?

Car ta soeur vient pour te chanter

De nos berceuses orientales,

Nocturnes lentes, automnales...

Ne pourrais-tu les répéter... ?

 

Les morts oublient-ils les romances

Qu'ils ont appris à bégayer,

Et leurs compagnons de souffrances,

Et tous les efforts d'essayer... ?

Et de leur langue maternelle

Oublient-ils les si chers accents

Et les visions d'attraits puissants

Du pays, des campagnes belles... ?

 

Ah ! Dans un bras, forme d'amour

Qui doucement sur moi te penches

Viens, Reçois et donne en retour

Le baiser d'un coeur qui s'épanche !

Il est las, aigri, chagriné

De voir la vie un long mensonge :

Frère, viens le baiser en songe !

 

... Des pleurs sur mon front incliné...

 

 

 

MAY ZIADE

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Published by Lotus - dans Au coeur de la poésie

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