30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 12:05

 

 

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3ème partie

 

 

New York, 3 décembre 1923, minuit

 

 

 

 

 

Que répondre à vos remarques sur Le Prophète ? Que vous dire ? Ce livre n'est qu'une petite partie de ce que j'ai vu et de ce que je vois chaque jour, une infime part des nombreuses choses qui aspirent à être exprimées dans les coeurs silencieux des hommes et dans leurs âmes. Il n'y a jamais eu personne sur la surface de la terre qui ait été en mesure de réaliser quoi que ce soit par lui-même, en tant qu'individu entièrement retranché de la société des hommes. Pas plus qu'il n'existe parmi nous aujourd'hui quelqu'un capable de consigner ce que disent les gens par inadvertance. Le Prophète, May, n'est que la première lettre d'un seul mot.... Par le passé, j'avais l'impression très forte que ce mot était à moi, en moi et de moi. Pour cette raison, je me suis retrouvé incapable de prononcer la première lettre de ce mot. Cette incapacité fut la cause de mon mal, mais aussi celle de la peine et des souffrances de mon âme. Après quoi Dieu a voulu que mes yeux s'ouvrent pour que je puisse voir la lumière, Dieu a voulu que mes oreilles s'ouvrent pour que je puisse entendre autrui prononcer cette première lettre, et Dieu a voulu que j'ouvre mes lèvres et répètent cette lettre. Je la répète avec joie et plaisir parce que pour la première fois j'ai reconnu que les autres sont tout et que moi, tout seul, je ne suis rien.

 

Personne ne sait mieux que vous quelle liberté, quel réconfort et quelle tranquillité cette prise de conscience m'ont apportés, et personne ne connaît mieux que vous les sentiments de quelqu'un qui se trouve libéré de la prison de son propre moi étriqué.

 

Et vous, May, ma petite fille déjà bien grande, vous allez m'aider à présent à écouter la seconde lettre de ce mot, vous m'aiderez à la prononcer, et vous resterez toujours avec moi.

 

Approchez votre front, Miriam, approchez-le, car il y a une rose blanche dans mon coeur que je souhaite déposer sur votre front. Que l'amour est doux quand il se tient, tremblant timidement, face à lui-même.

 

Que Dieu vous bénisse. Que Dieu protège ma tendre aimée. Que Dieu remplisse son coeur des hymnes des anges.

 

 

Gibran

 

 

 

 

 


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Published by Khalil Gibran - dans Textes de Khalil Gibran

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